LES GUERRES DE VENDEE

Les Causes

Profondément religieux, les Vendéens, bien que dans leur grande majorité ils aient souhaité d'importantes réformes en 1789, ont été très choqués par la Constitution civile du Clergé -12 Juillet 1790-
(qui faisait élire les évêques et curés par le peuple, lesquels devaient aussi prêter serment à cette Constitution et n'étaient donc plus des prêtres dépendants de l'église de Rome) qu'ils n'ont pas admise.

En Janvier 1793, l'excécution du Roi Louis XVI les a révoltés et, comme dans d'autres parties de la France,
de nombreux soulèvements sporadiques se sont produits.

En Mars 1793, une Conscription de 300 000 hommes est décrétée par la Convention.

C'est le détonateur qui déclenche une guerre civile qui va durer de 1793 à 1796,
va faire des milliers de morts et générer des atrocités.

Les Débuts

Spontanément ,paysans et villageois se soulèvent et vont se chercher des chefs, souvent des nobles, mais parfois aussi des roturiers en qui ils ont confiance, tel CATHELINEAU, réputé pour sa foi religieuse
et sa parfaite droiture.
Parti avec une petite troupe de 27 hommes, quelques heures plus tard, ils sont 500 et vont former le premier noyau de la Grande Armée Catholique et Royale (les "blancs") qui sera créée, début Avril 1793, avec pour chef,
Jacques CATHELINEAU.

De Mars à Juin, c'est la grande période des succès.
D'abord prise de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de
La Roche- sur -Yon.
Henri de LA ROCHEJAQUELEIN bat les Républicains aux Aubiers; il s'empare de Bressuire.

Les combattants sont répartis en trois armées :
l'Armée de la Loire, sous le commandement de BONCHAMP, l'armée du Centre, dirigée par d'ELBÉE et l'armée du Marais commandée par CHARETTE.

Prise de Saumur, puis de Machecoul que BEYSSER, général des républicains (les bleus") avait conquise.
D'ELBÉE et STOFFLET s'emparent d'Angers et délivrent le Prince de TALMONT
(lequel sera repris, plus tard,et décapité en Janvier 1794).

Jacques CATHELINEAU, le "saint d'Anjou"

cidessus, Louis d'ELBÉE

à gauche,
Charles de BONCHAMP

à gauche, KLÉBER
à droite, MARCEAU

REVERS ,VICTOIRES et DÉFAITE FINALE


Premier échec devant Nantes où CATHELINEAU est mortellement blessé..
Le général "bleu" Westermann reprend Bressuire,
puis Châtillon.
BONCHAMP, mortellement blessé à Saint-Florent est remplacé par d'ELBÉE.

En Août 1793 la Convention décrète la
"destruction de la Vendée."

D'énormes renforts y sont acheminés.
Les Vendéens sont battus à Saumur et Montaigu,
mais sont vainqueurs à Coron et Torfou.
Mais des dissentions au sujet de la tactique à suivre, au sein du camp Vendéen, vont conduire à une tentative de reprise de Cholet qui va se terminer par une écrasante défaite contre les "bleus" commandés par KLÉBER et MARCEAU.

Cependant, "les blancs" vont encore remporter
des victoires à Entrammes, Fougères (où LESCURE, "le saint du Poitou", perdra la vie) et Avranche.
Ils échouent devant Granville et Angers, puis
sont battus au Mans.

En décembre 1793, à Savenay, les troupes vendéennes sont écrasées par les Républicains. C'est la déroute.

En Janvier 1794, d'ELBÉE, fait prisonnier à Noirmoutiers, est exécuté.
LA ROCHEJAQUELEIN est tué à Nouaillé. STOFFLET prend le commandement.

Depuis Octobre 1793, le Conventionnel CARRIER fait règner la terreur en Vendée, multipliant les exécutions et organisant les
"noyades de Nantes".
Le général "bleu" TURREAU organise les
"colonnes infernales" qui terrorisent le pays.

La répression aveugle s'accentue ; des centaines de Vendées (soldats, mais aussi blessés, femmes et enfants)
sont sauvagement tués.

Henri de LA ROCHEJAQUELEIN

François de CHARETTE

A partir de l'exécution de ROBESPIERRE (juillet 94), la répression s'assouplit.
En décembre 1794, HOCHE obtient de la Convention une offre d'amnistie pour les "rebelles de Vendée".

En février 1795, HOCHE, signe avec des chefs vendéens, le traité de paix de la Jaunaie, mais STOFFLET continue la lutte jusqu'en mai.

En juillet, lors du débarquement royaliste à Quiberon, 748 émigrés sont exécutés.
CHARETTE reprend la lutte et fait, à son tour, exécuter 300 prisonniers républicains.

En février et mars 1796, STOFFLET et CHARETTE, sont faits prisonniers et exécutés.

En juin, tout l'ouest est pacifié, par HOCHE.

Louis-Marie de LESCURE
Jean-Nicolas STOFFLET


Arrivé au pouvoir en décembre 1799, Bonaparte signe la paix définitive en Janvier 1800, à Montfaucon et ordonne le "relèvement" de la Vendée en lui allouant des crédits importants et en réorganisant le pays dévasté.

Comme toutes les guerres civiles, les guerres de Vendée ont été particulièrement atroces. Des crimes ont été commis de part et d'autre, mais singulièrement plus horribles car organisés par certains Conventionnels et généraux républicains, tel en témoignage ce rapport adressé à la Convention par le général WESTERMANN :
"Il n'y a plus de Vendée ! Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n'enfanteront pas de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher ; les routes sont semées de cadavres. On fusille sans cesse à Savenay, car à chaque instant il arrive des brigands qui prétendent se rendre prisonniers... KLÉBER et MARCEAU ne sont plus là, nous ne faisons pas de prisonniers, il faudrait leur donner le pain de la liberté et la pitié n'est pas révolutionnaire."
 
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