Le "Saint Suaire " de
Turin
Cette bande de lin, longue
de 4,36m et large de 1,10m, appelée
"le Saint Suaire"
et renfermée dans
un coffre d'argent dans la
cathédrale de
Turin, en Italie, est l'un des objets les
plus énigmatiques
de l'Histoire et un de ceux qui a suscité et suscite
toujours les plus vives controverses.
Qu'est-il
exactement, d'où provient-il et pourquoi
tant de polémiques à son sujet ?
Hypothèse
:
Ce serait le linceul qui
aurait enveloppé
le corps de
Jésus
après la crucifixion
pour la mise au tombeau.
Ce suaire porte une double image,
en
"négatif"
et peu visible qui serait celle
d'un homme mesurant
1,81m
et
devant peser environ
77kg.
Donc, pourquoi
serait-ce Jésus ?
Et d'abord
Jésus a-il-vraiment existé
?
A notre époque, compte tenu des textes et
des découvertes archéologiques, tout
historien "sérieux"
ne conteste plus son existence.
(Ceci sans forcément admettre qu'il soit
fils de Dieu
ni que sa vie se soit accomplie
exactement
comme le disent les Evangiles.)
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Datation
:
En premier
il faudrait savoir si cette pièce
de lin est bien
contemporaine
de
Jésus.
Pendant longtemps on a pensé que le
tissage
"en chevrons" de la toile de lin ne se
faisait pas
à cette époque ; mais plusieurs
découvertes archéologiques ont
prouvé le contraire,
donc la possibilité de l'ancienneté
est affirmée.
En 1988
les
autorités ecclésiastiques,
détentrices du linceul autorisent le
prélévement
de fragments
pour la
datation au "carbone 14".
Désagréable surprise pour les tenants
du
"Saint Suaire", triomphe pour ses opposants
:
la pièce de lin
daterait du
Moyen-Age et,
conséquence de celà, l'image en
"négatif"
serait tout simplement
peinte...
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En
1993,
un symposium scientifique international de 50 personnes de
tous bords (politiques, religieux, athées)
récusait cette affirmation constatant que les
échantillons prélevés
n'étaient pas
fiables vu les
"incidents"
survenus au
linceul au cours des siècles, tenant aussi
compte de divers travaux (dont l'étude des pollens
effectuée par un célèbre criminologue),
et concluait que
"...
ce
suaire était bien celui qui avait enveloppé le
corps de
Jésus de Nazareth"
!
Quels
sont ces "incidents" ?
Suite
à l'usure du temps et
à
plusieurs
incendies qui
faillirent brûler la relique
(les plus notables : l'un en
1534
à Chambéry
et l'autre en
1994
à Turin)
la toile fut
raccomodée
et
rapiècée
au moins à partir du
XVI°siècle
(par les Clarisses de Chambéry), aux
XVII° et
XVIII°siècles
et en
1973
(à Turin).... mais probablement
aussi d'autres fois auparavant.
Les
fragments utilisés peuvent provenir de
pièces rapportées ou, plus
simplement, nous savons, scientifiquement, qu'une
forte chaleur modifie profondément la
réaction au Carbone
14...*
Les
textes
et
documents
anciens
ainsi que les analyses par les pollens
ont permis de reconstituer son
"voyage"
de
Jérusalem
à
Turin,
en passant par
Pella
(au nord de
Jérusalem),
Edesse,
Constantinople,
puis en
Europe
avec les Croisades
où elle devient, après de
nombreuses pérégrinations, en
1453,
propriété de la
"Maison de Savoie" jusqu'un
1983
où elle reviendra au
"Saint-Siège".
L'image
C'est en
1898
que fut photographié, pour la
première fois, le "suaire de
Turin".
L'image
très diffuse apparut alors
très nettement sur le
négatif.
C'était
celle d'un homme aux cheveux longs, barbu,
aux yeux clos ;
la pommette droite semblait
tuméfiée.
Le cliché, reproduit par les
journaux,
souleva immédiatement la
polémique.
Pour
les uns c'était "un miracle",
pour les autres "une supercherie"
!
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Négatif
du visage du "suaire de Turin"
réalisé par Secondo Pia, le 28 Mai
1898.
De nouvelles
photographies, effectuées en
1931,
avec des technologies plus modernes
donnèrent
les
mêmes résultats... et les mêmes
polémiques.
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*
Une autre
hypothèse, mais qui ne concerne que ceux qui croient
en la Résurrection,
dit que le phénomène de
désintégration du corps du Christ et sa
"recomposition" à l'extérieur
du tombeau a pu provoquer une énergie telle qu'elle a
modifié sensiblement la teneur en carbone
14.
|
Est-ce une toile
peinte ?
Entre autres
raisonnements, sans aucun fondement scientifique, il
fut affirmé que la toile
avait été peinte aux
XV° ou
XVI°siècles,
voire même par Léonard de Vinci !
(Peut-être
cette hypothèse provenait-elle aussi du fait que
depuis l'acquisition
par la "Maison de Savoie", des copies peintes avaient
été réalisées
et données en cadeau à diverses
communautés religieuses
?)
On suggéra aussi que l'empreinte avait
été obtenue par impression d'un métal
chauffé
recouvert d'une substance colorée, etc...
Il fallu attendre 1978
pour que des analyses
spectroscopiques et physiques,
ainsi que des explorations macro et micro-photographiques,
prouvent qu'il n'existait
sur le suaire
aucune
substance colorée
donc
qu'il ne pouvait s'agir
d'une toile peinte.
Négatif de la
partie "face" du linceul
|
Alors s'il
ne s'agit pas d'une peinture, comment cette image
a-t-elle pu se former
?
- On constate
que les creux sont moins fortement marqués que les
reliefs.
L'ordinateur a pu en déduire que l'image
ne
résultait pas d'une application
manuelle.
- L'expertise chimique a conclu que
la
coloration de l'image venait de la dégradation
de la cellulose des fibres de lin
; mais la
méthode de la "réflection" montre que
le
roussissement produit n'est pas un résultat de la
chaleur.
- Les taches "sanglantes" sur le linceul ont
été analysées et on a pu prouver
qu'elles
contenaient
bien de
l'hémoglobine.
Vers
1932
deux savants français,
Legrand
et
Gallimard,
expérimentèrent d'appliquer
des toiles de lin propres sur une peau en sueur , et de les
conserver.
Au début, aucun résultat, mais au bout de
trois ans ( ! ) ils observèrent un net
brunissement
aux endroits où elles avaient absorbé la
sueur.
En
1981,
Samuel
Pillicori, au Santa
Barbara Research Center, reproduisit l'expérience
"en accéléré",
c'est à dire en utilisant un four à air chaud
servant à vieillir artificiellement les textiles et
d'autres matières.
Les
résultats indiquèrent que sur les zones
imprègnées avait ressurgi
la forme des visages et des mains qui les avaient
touchées.
- Le
suaire de Turin n'était donc
pas
forcément le résultat d'un
miracle
mais peut-être tout simplement
d'un simple
procédé naturel
chimique
! -
|
L'examen
anatomique indique que l'homme du linceul
est mort
cloué sur une croix
(traces
sanglantes au pli des poignets, plaies aux pieds,
meurtrissures au dos, coups au visage et
petites plaies autour du front, large plaie au
côté faite après la mort.)
Ceci
correspond parfaitement au récit
de la crucifixion de Jésus...
De tout
celà,
sans
certitude
absolue
, mais au vu du faisceau de probabilités,
on peut penser que le "suaire de Turin " est bien le linceul
du Christ.
|
Grâce à un système mis au point par
le FBI afin de retrouver les personnes disparues, les
ingénieurs de la NASA ont effectué un
"portrait-robot" du corps de l'homme
révèlé par le suaire de Turin.
Ci-dessus
"morphing"
du visage de
Jésus de Nazareth (?)
|
Principales sources bibliographiques
:
Le Figaro Magazine (Avril 1994)
Enquête sur le Saint Suaire, de Daniel RAFARD de
BRIENNE (1996)
Contre enquête sur le Saint Suaire, de Maria GRAZIA
SILIATO (1999)
Site à consulter :
http://www.suaire-science.com/maj.htm
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