A l'invitation de la
grande-duchesse Militza qui l'avait rencontré à Kiev, il se rend, sans se presser, à Saint-Pétersbourg, capitale l'empire russe depuis Pierre le grand.
- Son descendant,
Nicolas II y règne depuis 1894. Homme discret, fidèle époux de
l'impératrice Alexandra, bon père de famille,
mais pas préparé à son rôle d'autocrate. -



En cours de route il s'arrête à
Sarov pour assister à la canonisation du moine Séraphim pour une cérémonie exceptionnelle ordonnée par le tsar.
Devant l'assistance réunie,
Raspoutine entre en transe et prévoit la naissance d'un héritier au trône (les époux impériaux ont déjà trois filles).

Le
12 Août 1904, naît le tsarévitch Alexis.
Malheureusement on découvrira quelque temps après qu'il souffre d'hémophilie (son sang ne coagule pas et toute contusion ou plaie apporte des hémorragies difficilement contrôlables et très douloureuses pour l'enfant).

Raspoutine, enfin arrivé à Saint-Pétersbourg, rencontre d'éminents religieux qui le
considèrent alors comme un "envoyé de Dieu".

Puis il retourne au pays et ne reviendra à
Saint-Pétersbourg qu'en 1905 au début d'une nouvelle tourmente révolutionnaire.


Après une époque où son comportement et son aspect physique s'étaient améliorés, comme le montre le portrait ci-contre, il retombe vite dans les excès de boisson, de débordements de sa sexualité ; sa tenue vestimentaire sera de nouveau très négligée (malgré de plus riches étoffes)
sa barbe mal taillée et sale, etc...


Par l'intercession de la
grande-duchesse Militza, cousine du tsar, Grégori Raspoutine, le "staretz" est présenté à la famille impériale au grand complet,
en
Novembre 1905, où il offre à chacun des icônes
(images pieuses) .




NICOLAS II

ALEXIS
ALEXANDRA

De retour à
Saint-Pétersbourg, en 1906, il est invité à des réceptions mondaines et a de nombreux "disciples", essentiellement des femmes dont beaucoup cèdent à son charme hypnotique...

L'année suivante, le tsarévitch
Alexis, suite à des contusions, a des hémorragies internes que les médecins n'arrivent pas à contrôler et qui le font énormément souffrir.
En désespoir de cause, on en avertit
Raspoutine que l'on trouve, ivre, dans une taverne.
La nouvelle le dégrise aussitôt et il se rend au palais où, après avoir béni la famille impériale, il entre en prière. Au bout de 10mn, épuisé, il se relève en disant "ouvre les yeux, mon fils".
Le tsarévitch se réveille en souriant et, dès ce moment, son état s'améliore rapidement.
De là, il aura ses entrées permanentes au palais et sera reçu officiellement à la Cour.

***
Il est certain que Raspoutine ne pouvait guérir l'hémophilie. Mais son pouvoir hypnotique est calmant ;
il permet de ralentir le rythme cardiaque et aide le corps à refonctionner normalement.
***

Auprès de tous il fait preuve de bonté, chaleur, confiance et sérénité.
Il est souvent sollicité, tant par les grands que par les humbles, en raison de sa familiarité avec le tsar et la trarine qu'il appelle
"Batiouchka"(petit père) et "Matiouchka" (petite mère).
En raison de cette influence, il est à la fois aimé, détesté et redouté.
Il semble qu'il ait été sincère et ne se soit pas préoccupé de s'assurer une fortune personnelle.
Par contre, il mène toujours une vie dissolue et s'enivre régulièrement.

En
1910-1911, inquiet de l'influence que Raspoutine a pris sur la tsarine Alexandra,
des complots, dans la haute-société, se forment contre lui.
En particulier il s'est attiré l'inimitié du tout puissant et excellent ministre
Stolypine
dont un jour, en transe, il prédit la mort prochaine. Le ministre fut assassiné au cours de l'année.

Après un pélerinage en Terre sainte, il est de retour chez lui, en
1912,
lorsque tout à coup il ressent un choc intérieur et s'écrie "le tsarévitch est touché".
Le lendemain de cette prémonition,
Alexis ets effectivement victime d'une nouvelle hémorragie interne très importante risquant d'entraîner sa mort. Il reçoit même l'extrême-onction.
La tsarine fait expédier une dépêche à
Raspoutine qui, aussitôt qu'averti, se met en prière devant l'icône de la vierge de Kazan. Quand il se relève, épuisé, il expédie au palais le message :
" N'aie aucune crainte. Dieu a vu tes larmes et tes prières. Ne te désole pas ; ton fils vivra."

A la réception l'enfant va déjà mieux et les médecins vont bientôt le déclarer hors de danger!

De ce moment, même les plus hostiles au "staretz" durent convenir qu'il s'était produit là quelque chose de quasiment miraculeux.