ORDRES ET DÉCORATIONS

Les Origines

Du latin "decus", la décoration est une marque d'honneur remise
à une personne méritante par une autorité souveraine.
Dès la plus haute Antiquité de telles récompenses étaient déjà décernées :
collier d'honneur chez les Egyptiens, couronnes d'olivier et de laurier
chez les Grecs et les Romains, etc...

Quelques repères

La Décoration est l'insigne de l'appartenance à un Ordre, c'est à dire une "Société" régie par des règles strictes émanant directement de l'Etat, sous l'autorité d'un "Grand-Maître".

La Médaille commémore simplement un événement mais ne fait entrer dans aucun Ordre.

Les principaux grands Ordres

Créés au Moyen-Age, particulièrement au moment des Croisades,
ce sont des Ordres de Chevalerie :

- L'Ordre Souverain Militaire et Hospitalier de SAINT-JEAN de JÉRUSALEM, de RHODES et de MALTE, connu plus simplement sous le nom d' Ordre de MALTE, qui fit du Grand-Maître un véritable Chef d'Etat.
L'Ordre de MALTE, catholique, subsiste toujours et s'occupe essentiellement d'oeuvres caritatives.
La branche protestante conserve le nom d'Ordre de SAINT-JEAN.

- L'Ordre du TEMPLE, composés de moines combattants.
L'Ordre du TEMPLE a été aboli, en 1312 par Philippe IV le Bel.

- L'ordre du SAINT-SÉPULCRE, fondé en 1496 par le pape Alexandre VI.
Il est toujours sous l'autorité du patriarche latin de Jérusalem et a pour but
d'entrenir la foi chrétienne en favorisant les pélerinages.

L'Ordre de SAINT-LAZARE, fondé pour s'occuper des lépreux et des malades. Dissous en 1608.

- L'ordre des CHEVALIERS TEUTONIQUES, fondé en Terre Sainte par des négociants germaniques pour la protection des pélerins et de Croisés malades.
Il est maintenant un Ordre religieux.

Après les Croisades, ces Ordres, "internationaux" vont se fractionner
en Ordres "nationaux".
C'est à ce moment que vont être crés les Ordres royaux :

L'Ordre de la TOISON d'OR, créé en 1429 par le duc de Bourgogne ;
il revient ensuite à la Maison d'Autriche et à l'Espagne.

EN FRANCE :

En 1459, le roi de France Louis XI crée l'Ordre de SAINT-MICHEL
qui récompense ses gentilshommes les plus fidèles.
Il subsistera jusqu'à la Révolution et sera recréé sous la Restauration,
spécifiquement pour récompenser les mérites dans les Arts, Lettres et Sciences.
Il sera supprimé en 1830.



Henri III, voulant donner un lustre nouveau au sacre royal, crée, en 1578,
l'Ordre du SAINT-ESPRIT destiné à une élite de gentilshommes chargés de la défense du Roi.
Ce fut l'Ordre le plus restreint et le plus prestigieux de l'Ancien-Régime.
On l'appelait aussi "le cordon bleu", en raison de la couleur du ruban qui maintenait l'insigne.
Il fut supprimé à la Révolution, rétabli lors de la Restauration et supprimé par Louis-Philippe.



En 1693, Louis XIV crée l'Ordre de SAINT-LOUIS, afin de récompenser ses officiers méritants.
Alors que les autres Ordres ne sont décernés qu'à des Nobles, ou exceptionnellement à des roturiers anoblis pour la circonstance, l'Ordre de SAINT-LOUIS n'exige aucune condition de naissance puisque désormais on peut devenir officier sans être né Noble.
. C'est l'ancêtre de la LÉGION D'HONNEUR.
Il fut aussi aboli lors de la Révolution.

Malgré une forte opposition du Corps législatif, Napoléon Bonaparte crée, en 1802,
pour les Civils ET les Militaires, la LÉGION D'HONNEUR.
Inspiré de l'Ordre de SAINT-LOUIS, il est composé d'un même ruban rouge auquel est suspendue une plaque émaillée blanche, sur laquelle la croix de Malte est remplacée par une croix étoilée.

C'est le 15 Juillet 1804 qu'eut lieu la première remise solennelle des "croix"
aux principaux personnages de l'Empire.
Ce n'est qu'en 1851 que la première femme fut décorée de la Légion d'Honneur.
La Restauration et les Républiques maintiendront cet Ordre,
en en modifiant seulement l'insigne.

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Notons que divers autres Ordres furent aussi créés, tant sous l'Ancien régime
que sous l'Empire et les Républiques pour "accompagner" les Ordres prestigieux.

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Pendant la Guerre 1939-1945, sous l'Occupation, le Général De Gaulle, crée l'Ordre de la LIBÉRATION, destiné aux plus méritants de ses Compagnons pour la libération de la France.
Cet Ordre subsiste toujours mais ses membres sont, évidemment, de moins en moins nombreux.



L'Ordre National du MÉRITE fut créé, en 1963, pour remplacer la trop grande abondance d'Ordres Ministériels. L'insigne est voisin de celui de la Légion d'Honneur avec un ruban bleu.



Les Ordres Ministériels subsistant sont :

L'Ordre des PALMES ACADÉMIQUES, dite la "Légion violette", créé par Napoléon 1er,
mais organisé, en 1850 par Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III),
afin de récompenser des services éminents rendus à l'Enseignement.



Le MÉRITE AGRICOLE, "le poireau", créé en 1883, pour les personnes ayant rendu
de grands service à l'Agriculture et à son développement.

L'Ordre du MERITE MARITIME, instauré en 1930, pour récompenser la valeur professionnelle
et les services rendus à la Marine Nationale, de Commerce et de Plaisance.


L'Ordre des ARTS ET LETTRES, institué en 1957, sous l'égide du Ministère de la Culture, qui, comme son nom l'indique, valorise des personnalités artistiques et littéraires.



Tous ces Ordres sont organisés de manière similaire avec plusieurs grades.
En règle générale : Chevalier, Officier, Commandeur.