QUELQUES PENSEES DES ROIS DE FRANCE |
|
|
(987-996) (Le "Serment Capétien" qui, avec de légères variantes, fut ensuite prononcé à chaque cérémonie du Sacre). Moi Hugues, qui dans un instant vais devenir roi des Francs par la faveur divine, au jour de mon sacre, en présence de Dieu et des saints,je promets à chacun de vous de lui conserver le privilège canonique, la loi, la justice qui lui sont dus et de vous défendre autant que je le pourrai, avec l'aide du Seigneur, comme il est juste qu'un roi agisse en son royaume envers chaque évêque et l'église qui lui est commise. Je promets aussi de faire justice, selon ses droits, au peuple qui nous est confié. |
|
(1179-1223) (A ses troupes, le matin de Bouvines, 1214) Vous êtes mes hommes et je suis votre roi. Je porte la couronne mais je suis un homme comme vous. Mais étant votre roi vous êtes de moi bien aimés. Pour ce, je vous prie gardez, en cette journée, mon honneur et le vôtre. Et si la couronne devait par l'un de vous mieux être portée je l'ôterai et la lui remettrai de bon coeur. Vous pouvez tous être roi et ne l'êtes-vous pas puisque sans vous je ne puis gouverner. |
|
(1226-1270) J'aime mieux que l'excès de grandes dépenses que je fais soit fait en aumônes, pour l'amour de Dieu, qu'en faste ni en vaine gloire de ce monde. Gardez-vous donc de faire ou de dire à votre escient nulle chose dont, si tout le monde le savait, vous ne puissiez reconnaître : je l'ai fait, je l'ai dit. |
|
(1285-1314) ... Nous qui voulons toujours raison garder... Clémence grandit Justice. |
|
(1364-1380) Quand les actes du Prince ne tendent pas au profit commun, mais à son propre et singulier profit, il doit être appelé tyran. Le roi incarne devoir devant la chose publique, devoir perpétuel, et lui-même perdurant en ses fils après la mort, conduits par le souvenir et l'espérance, ils participent tous en quelque sorte à l'immortalité. |
|
(1461-1483) Si l'orgueil chemine devant, honte et dommage doivent suivre de près. Plus grande chose est de savoir seigneurer sa volonté que de seigneurer le monde. Subtilité vaut mieux que force... Le roi est, avec son peuple, comme l'âme avec le corps. Si l'âme s'incline mal, le corps l'ensuit. |
|
(1515-1547) Coeur résolu d'autre chose n'a cure que de l'honneur. Le corps vaincu, le coeur reste vainqueur. Je veux et désire qu'on tâche à mettre la meilleure peine que l'on pourra à faire la paix la plus ferme et perpétuelle qu'il sera possible. |
|
(1574-1589) - Lors de son avènement, au moment des "Guerres de religions. - Depuis qu'il a plu à Dieu de nous appeler à cette couronne, pour la singulière bienveillance et l'amour que nous portons à nos sujets, nous n'avons jamais rien désiré autant que de les réconcilier, de les mettre en bonne paix, tranquillité et repos... ... Nous désirons qu'ils se contiennent et vivent paiblement ensemble comme frères, amis et citoyens... |
|
(1589-1610) Mes paroles ne sont point de deux couleurs : ce que j'ai à la bouche, je l'ai au coeur. Ceux qui suivent tout droit leur conscience sont de ma religion, et moi je suis de celle de tous ceux-là qui sont braves et bons. Je trouve encore l'honneur le plus grand de servir l'Etat devant (avant) moi. Je préfererais toujours l'utilité publique à tous intérêts particuliers. |
|
(1610-1643) Je ne vous recommande pas ce qui est votre devoir. Néanmoins, voyant que ces prospérités ne s'acquièrent qu'au prix du sang de mes sujets, j'y désire plutôt l'obéissance que les victoires. C'est une chose étrange (que) la légèreté des Français. |
|
(1643-1715) Il ne faut pas présumer de soi ni croire qu'on puisse savoir les choses sans les apprendre. Il est d'un petit esprit, et qui se trompe ordinairement, de vouloir ne s'être jamais trompé. Il vaut mieux apprendre tard que d'ignorer toujours... L'intérêt de l'Etat doit marcher le premier... Quand on a l'Etat en vue, on travaille pour soi. Le bien de l'un fait la gloire de l'autre. Il est impossible d'ôter au public la liberté de parler. Il se l'est attribuée dans tous les temps, en tous pays, et en France plus qu'ailleurs. Il faut tâcher de ne lui donner que des sujets d'approuver et de louer. |
|
(1715-1774) Tous mes sujets me sont également chers ; la même bonté et les mêmes ménagements s'étendront sur tous. Je n'ai d'autre désir que de les soulager en rendant les charges égales. Je trouverai toujours le temps de lire ce qui peut servir à me guider dans la conduite à venir. Voyez tout le sang que coûte un triomphe ! Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes ; la vraie gloire, c'est de l'épargner. |
|
(1774-1793) ... Vous connaissez les Français : comme ils vont vite d'une extrémité à l'autre... Le premier devoir des rois est de soulager les peuples qui leur sont confiés. La meilleure manière de se venger est de ne point ressembler à celui qui nous fait injure. - Voir aussi : " Le testament de Louis XVI " - |
|
(1814-1824) Dans les affaires publiques, la patience et la modération sont aussi des puissances, et celles de toutes qui trompent le moins. Plus les obstacles sont grands, plus je mettrai d'activité à les vaincre ; et je les vaincrai. Je veux tout ce qui sauvera la France. |
|
(1830-1848) Il n'y a de bonne année pour un roi que celle qui sera une bonne année pour son peuple. Les rois ne doivent pas exiger une plus grande étendue de pouvoir que celle qui est nécessaire à l'exécution des lois, au maintien de l'ordre public et à la défense de l'Etat. Il n'y a point de liberté sans ordre public ; il n'y a pas d'ordre public sans la liberté... La liberté périt par l'anarchie ; elle ne peut exister que par le règne des lois. |
Extraits du livre de Gabriel BOISSY, "Les Pensées des Rois de France" (Editions Albin Michel) |
|
Sommaire "Capétiens" OU |