Hohenschwangau |
A partir de 1885 maints propos se répandent sur les bizzareies du roi qui, à l'origine sont probablement réelles, mais auxquelles la déformation "du bouche à oreille" et la médisance (peut-être voulue au niveau gouvernemental qui n'arrive plus à suivre les ordres royaux) se déforment et s'amplifient. Les ministres ne sont plus reçus par le roi ; seuls les paysans et les montagnards le rencontrent et peuvent lui parler. Le peuple, lui, vénère son souverain. |
(qui les suit de moins en moins), ses crises de colère, ses écrits,... sembleraient le prouver. Par ailleurs son raisonnement sur bien des sujets, particulièrement sa clairvoyance vis à vis de la Prusse et de l'empereur, ses rencontres dans la montagne avec les forestiers et les gens du peuple, ses rapports avec nombre de serviteurs qui lui resteront fidèles, montrent le contraire ! Il semble qu'il y ait une "dualité (pour le moins !) chez Louis II : le roi, qui se sent investi d'une mission, et l'homme qui est asservi à ses passions... tout en les réprouvant et en luttant contre elles. La maladie de son frère Othon, interné pour démence, l'a marqué profondément. Ses dépenses vertigineuses, pour soutenir Wagner et surtout pour ses châteaux (il a même l'intention d'en faire bâtir un nouveau...), vont entrainer le gouvernement, au bord de la faillite, à réagir. Un complot va être monté contre le roi. |
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Pour éviter la banqueroute il faut "déposer" le roi... en invoquant la folie. On ne peut le remplacer par Othon qui, lui, est vraiment tout à fait fou ; aussi fait-on appel à leur oncle Luipold pour assurer une "Régence". On réunit plusieurs médecins aliénistes, dont le Dr. von Gudden, qui sur un faisceau de présomptions (et non de faits) établissent un rapport "prouvant" la folie du roi ! Une délégation gouvernementale, des médecins et infirmiers se dirigent ves Hohenschwangau pour signifier au roi sa déposition et son internement. Le roi n'y est pas. Les "conjurés" se restaurent copieusement avant de repartir pour Holnstein. Un fidèle de Louis II va prévenir le roi et le peuple aux alentours. Le roi s'enferme dans le château protégé par sa garde et bientôt par les paysans venus au secours de leur souverain. Quand elle arrive la délégation doit battre en retraite. Le lendemain matin ils sont arrêtés sur ordre royal ; le coup d'Etat semble manqué... mais Louis, toujours indécis, les fait relâcher ! Il suffirait maintenant au roi de se rendre à Munich, auprès du Parlement, pour que tout rentre dans l'ordre. Mais il ne le fera pas, résigné et fataliste (il demande même aux paysans venus spontanément le défendre de se retirer afin d'éviter toute mort inutile). Déjà il souhaite quitter la vie et veut qu'on lui procure du poison ; on n'en trouve pas... non plus que la clé de la tour où le roi souhaite se retirer (a-t-on peur qu'il se jette du sommet ?) Finalement lorque la délégation revient et que Louis refuse le la recevoir on lui remet la clé et quand il veut y accéder il se trouve face à ceux qui sont venus l'arrêter. Au petit matin il est tranféré au château de Berg. Le roi est calme et ce dimanche 13 juin 1886 il va faire une promenade sur les bords du lac avec le Dr. von Gudden... suivi par des infirmiers et gendarmes. Tout se passe très bien aussi, le soir lorsqu'il souhaite à nouveau y retourner le docteur acquièsce et renvoie les infirmiers et gendarmes ; il est 18h, ils doivent être rentrés pour 20h. A 20h30, panique au château car les promeneurs ne sont toujours pas revenus. Des recherches sont entreprises et bientôt on retouve, non loin du lac, le chapeau du roi, puis celui du docteur, la veste du roi et un parapluie. On récupère une barque et, en eau peu profonde, on va retrouver le corps du roi puis, encore plus près du rivage, celui du docteur. |
Que s'est-il donc passé ? La thèse de l'accident parait improbable compte tenu des constatations faites en présences de divers et nombreux témoins lors de la découverte des deux corps sans vie. Des traces de lutte, piétinements, sont repérés sur le rivage. Le médecin porte des marques de stangulation autour du cou et des écorchures au visage. Des traces de pas montrent que le roi s'est ensuite éloigné pour se précipiter dans le lac. Donc il y a eu lutte entre les deux hommes ; Louis, 1,90m et près de 90kg a eu le dessus et est allé dans le lac où la congestion l'a surpris. Dans que but ? Evasion ou suicide ? L'évasion par le lac semble peu probable. On a dit que "Sissi" apprenant l'arrestation de son cousin avait décidé de le sauver. Mais comment organiser une évasion qui ait une chance de réussir alors qu' il n'y a que trois jours que le roi est prisonnier ! Bien que rien ne puisse évidemment le prouver l'hypothèse du suicide semble la plus probable. Depuis longtemps Louis avait dit "qu'il savait qu'il mourrait jeune". D'autre part il n'a pas supporté d'être déposé pour folie alors qu'il se considère, et le montre souvent, sain d'esprit... même s'il est très excentrique. Enfin c'est "un Romantique" et mourir comme un héros des légendes germaniques devait bien lui convenir puisque son destin royal s'arrêtait là. *************************** Des soupçons d'assassinat planeront aussi sur Luipold et le gouvernement mais sans réel fondement. Le peuple est bouleversé et la légende commence. Le roi, pleuré par les Bavarois est enterré, après qu'une foule immense ait défilé devant son corps embaumé, dans la crypte de Saint-Michel, à Munich. |
![]() 20 Marks Or à l'ffigie de Louis II et aux armes du royaume de Bavière |
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