Menaces de Guerre

Comme au siècle précédent les Hasbourg d'Espagne et d'Allemagne enserrent la France dans un étau que François Ier et ses successeurs avaient essayé de désserrer. Les "guerres de religion" ayant quelque peu modifié les cartes, Henri IV projette depuis plusieurs années de reprendre l'initiative.

Le prétexte en sera la succession du duc de Clèves, zone statégique au nord de la France. Dès 1609 l'armée se prépare. Elle doit mobiliser cent mille hommes.

La même année Henri est tombé amoureux (il a 55 ans) de la jeune Charlotte de Montmorency... qu'i va marier à son petit cousin Condé que l'on dit peu intéressé par les dames. Mais celui-ci, jaloux, emmène sa femme aux Pays-Bas espagnols, au grand courroux du Roi.

Cette péripétie aurait, dira-t-on, précipité la guerre ( ?) . La campagne militaire commencera le 19 mai 1610.

(Rubens)

La Reine, qui doit être Régente en l'absence de son époux, est couronnée le 13 mai.

La mort du Roi

Le 14, malgré de sombres pressentiments et les supplications de la Reine qui lui demande de ne pas sortir ce jour, Henri part en carosse visiter son ami Sully.

Il est accompagné, dans la voiture, des ducs d'Epernon, de Montbazon, de la Force, ... mais d'une garde à cheval réduite, simplement chargée de dégager la route. Le carosse se trouve bloqué, rue de la Ferronnerie (devant une auberge à l'enseigne d'un coeur couronné percé d'une flèche !). Un grand gaillard roux, Ravaillac, se précipite sur le Roi et lui porte trois coups de couteau, dont un au coeur. Demi-tour vers le Louvre mais c'est le orps du Roi, probablement mort sur le coup, qui est remonté chez laReine.

L'assassin a été immédiatement arrêté et enfermé. Malgré la torture il refusera d'avouer avoir eu des complices et dira avoir agi seul , inspiré par Dieu afin de punir le Roi de ses trahisons religieuses. De nombreux soupçons se porteront sur les ultra catholiques, sur l'Espagne et même sur la Reine. Mais rien ne viendra solidementt les étayer ; ils restent encore du domaine du "roman".

Le régicide est écartelé vivant le 27 mai. Ses restes sont déchirés par la foule en fureur.

 

La légende du "bon Roi Henri" commence. Haï par beaucoup de gens de son vivant il sera paré, mort, de toutes les qualités. - Celà n'est pas nouveau... et reste d'actualité -.

Epilogue

L'armée est démobillisée ; la Guerre prévue n'aura pas lieu... elle éclatera seulement 25 ans plus tard.

La Reine, Régente pour le nouveau Roi, Louis XIII (9 ans), conserve un temps les anciens Conseillers de Henri IV mais, peu à peu, ils vont quitter le Conseil et ce sont les favoris italiens de Marie de Médicis, Léonora Galigaï et son mari Concino Concini, qui vont accéder à la direction des affaires.

Les" grands féodaux" relèvent la tête et une nouvelle période de troubles commence ; il faudra un Richelieu, soutenu par Louis XIII, pour véritablement rétablir l'ordre.

***

Voir sur ce même site : Histoire de France ; Au temps des Capétiens ;Généalogie ; Les Bourbon (tableau 3) et Encycopédie des Mots historiques ; Henri IV


La Tête momifiée de HENRI IV ?

En 1793 la Basilique Saint-Denis, tombeau des Rois de France,
fut pillée et saccagée par les Révolutionnaires ; les tombeaux ouverts,
les corps des Rois profanés et leurs restes jetés dans une fosse commune.

En 1955 une revue d'Histoire évoque l'achat d'une tête momifiée
dont le possesseur affirme qu'elle serait la tête du roi Henri IV.
Celui-ci s'efforcera, mais en vain, d'en prouver l'authenticité.
Ce sont deux journalistes (Pierre Belet et Stéphane Gabet) qui,
ayant eu vent de l'affaire, décidèrent, en 2010, d'enquêter avec le soutien
d'un historien (Jean-Pierre Babelon) et d'un descendant direct du Roi
( Louis-Alphonse de Bourbon).


En 1919 un brocanteur (Joseph-Emile Bourdais) avait acquis aux enchères,
entre autres choses, une tête momifiée dont certains indices et diverses lectures
lui donnèrent la conviction que c'était celle de Henri IV.
A sa mort, en 1947, on perd la trace de cette tête ... laquelle avait été rachetée
aux héritiers de Bourdais par la personne qui avait tenté à nouveau de l'authentifier.
Après une longue enquête les deux journalistes finiront par retrouver cette personne
et la convaincre de remettre la supposée relique à des experts
susceptibles
d'affirmer ou d'infirmer cette supposition.




Preuves et doutes

Datation au Carbone 14 : estimation entre 1450 et 1650
Henri IV était né en 1553 et a été assassiné en 1610, donc possibilité.

ADN : pas assez d'éléments non-contaminés
pour une analyse fiable
comparable avec celui de ses descendants
, donc doute subsistant.

Signes particuliers : lésion sombre au coin de la narine droite
et
trou à la base de l'oreille droite. Lésion osseuse cicatrisée à la mâchoire.
Or tous les portaits indiquent un gros "grain de beauté" au coin de la narine
et un portrait le représente avec une boucle d'oreille
.
Lors d'un attentat, en 1594, le Roi avait été atteint à la mâchoire.
Donc possibilité.
Autres caractéristiques : Présence sur la tête momifiée de poils blancs et roux
et d'une très mauvaise dentition. Ce qui était le cas du Roi en 1610.

Donc possibilité.

Cependant un problème demeurait : lors de l'embaumement des Rois on procédait au sciage
du crâne afin d'en retirer le cerveau. Sur le crâne momifié, pas de trace de sciage !...
C'est de la Bibliothèque de Florence que vint la solution. Dans un ouvrage de l'époque
il était fait mention du chirurgien qui avait procédé à l'embaumement mais selon
la "méthode italienne" (par disseccation avec un produit introduit par les fosses nasales).
- Ce qui n'était pas surprenant le Roi étant marié à la Florentine Marie de Médicis. -
Donc possibilité.

De plus, les moulages effectués sur le visage du Roi après sa mort et
les bustes fabriqués d'après eux ont permis des reconstitutions aux Rayons X
de modèles en 3D dont les superpositions correspondent exactement.
Ce qui a aussi permis d'effectuer un portrait-robot ... à l'évidence
ressemblant aux portraits de Henri IV.

Conclusion :

L'enquête scientifique a été conduite par Philippe Charlier lequel dirige une équipe pluridisciplinaire travaillant dans les domaines de l'anthropologie funéraire,
de la paléopathologie et de la pathographie.
Ses travaux ont porté sur l'étude des restes d'Agnès Sorel, de Foulque Nerra III,
des reliques présumées de Jeanne d'Arc, de Diane de Poitiers et de la tête d'Henri IV.

D'après lui l'authenticité de la tête est sûre à plus de 99,99... %

 

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