6 JUIN 1944 : Les Alliés débarquent en Normandie

Bref historique :
Depuis
Juin 1940 la France est occupée, en partie, par l'Allemagne nazie qui a déjà conquis
l'Europe du nord.
En Grande-Bretagne,
W.Churchill fait front malgré le déluge de bombes que la "Lutwafe" déverse sur son pays. Il ordonne même l'organisation de Commandos aptes à mener des opérations
sur les côtes de l'Europe.
En Allemagne,
Hitler se lance, en Juin 1941, à la conquête de son ex-alliée,
l'URSS où, après une avance rapide, il est bloqué par l'hiver.
En
Décembre 1941 les Japonais détruisent à Pearl Harbour la flotte américaine ce qui entraine la véritable entrée des Etats-Unis du président Roosvelt dans la guerre.

En Janvier 1942, à la conférence de Washington, les alliés coordonnent leurs efforts.
On envisage d'abord une attaque près de Calais
qui serait suivie d'une opération de plus grande envergure.
Une première attaque, sur Dieppe, en
Août 1942, essentiellement menée par les Canadiens, est un sanglant échec mais apporte de nombreux renseignements quant aux lieux et aux matériels nécessaires.

En
Octobre 1942, après avoir débarqué en
Afrique du nord, les Anglais remportent, sur
Rommel, la bataille d'El Alamein.
Les alliés débarquent à Alger, Oran et Casablanca et ne rencontrent que peu de résistance de la part des troupes fidèles au régime de Vichy.

Mais les généraux
français
Giraud
et De Gaulle n'arrivent
pas véritablement à s'entendre.

Par rétorsion à cette offensive, les nazis occupent, en
Novembre, la "zone libre" du sud de la France ...
et la flotte française se saborde, à Toulon,
pour ne pas tomber entre leurs mains.

En
Janvier 1943, Churchill et Roosvelt
se rencontrent à Casablanca.
Le général
Eisenhower est chargé de prépaper un débarquement en Sicile (il aura lieu en Juillet 43)
et on crée, à Londres, un bureau chargé de préparer l'invasion de l'Europe (Italie et France).

 

Winston CHURCHILL,
Premier ministre du Royaume Uni




Un débarquement à Calais est envisagé mais les Allemands qui le redoutent ont commencé la construction du "mur de l'Atlantique", réseau de blokauss avec artillerie lourde, de la mer du nord à la côte basque, particulièrement dense vers Calais.

En
Septembre 1943, après la chute de Mussolini, les alliés débarquent en Italie, laquelle capitule.

En Décembre,
Eisenhower est nommé Commandant en chef des forces alliées et, en Février 1944, le plan "Overlord" de débarquement en France
est présenté par
Montgomery.

Le lieu est choisi mais on va leurrer les allemands en leur faisant croire que celui-ci aura bien lieu dans le Pas-de-Calais ; c'est, entres autres choses, le but de l'opération "Fortitude".



<-- Ci-contre "les asperges" de Rommel
(celui-ci, à droite de la photo),
pieux plantés dans le sable pour interdire tout débarquement sur les plages.

Pour débarquer les troupes et matériels et assurer le ravitaillement continu en matériels, combustible,
vivres, ... il fallait créer un port artificiel au centre de la zone de débarquement prévue.
Le village d'
Arromanches fut choisi ; large plan d'eau qui serait protégé des fortes vagues par une digue bâtie au large. De vastes caissons de béton furent construits en Grande-Bretagne pour être remorqués jusqu'à leur lieu de destination le moment voulu où ils seraient coulés aux emplacements précis et renforcés par de vieux navires coulés eux aussi. Des quais de déchargements sur des sortes de "pilotis coulissants" permettant de suivre la marée et de vastes chaussées flottantes relieraient cette digue à la côte.

Dès le début 1944 tout le sud de l'Angleterre est transformé en vastes camps militaires de préparation des matériels et des hommes. La logistique du débarquement, à l'origine prévu pour le 1er Juin,
est élaborée.


C'est l'amiral Ramsay, à la tête de la flotte britannique, qui commande l'opération navale baptisée "Neptune". Il y aura 137 vaisseaux de guerre chargés de détruire au maximum les défenses côtières allemandes, 4000 péniches de débarquement, 700 navires de soutien et 900 cargos ! Sans compter les dragueurs de mines et leurs vaisseaux de protection qui devront ouvrir la voie aux troupes.

Il faut traverser de nuit pour éviter de se faire repérer, mais avec lune afin de permettre les parachutages et atterrissage des planeurs, arriver au point du jour pour l'efficacité des bombardements des côtes et presque à marée basse pour permettre un débarquement plus aisé...
Ces conditions sont réunies
entre le 5 et 7 Juin.
L'embarquement des hommes commence le
2 juin, mais la météo est contraire ; la tempête se déchaîne.
Une accalmie étant prévue le
6 , Eisenhower fixe le "Jour J" au 6 Juin.



Parachutage dans la nuit su
5 au 6 Juin

A 5h du matin, à la stupeur des Allemands à qui pourtant leurs radars avaient signalé
un énorme écho
en mer... sans provoquer de leur part une alerte générale ( ?) ,
le Débarquement a lieu.


Voir carte ci-dessous :
A Utah Beach, tout se passe relativement bien, selon le plan prévu.
Par contre à Omaha Beach, protégé par ses falaises et un mur de béton,
les défenses allemandes sont intactes
et des centaines d'américains sont tués ; la progression ne se faisant que peu à peu
au prix de lourdes pertes.
A Gold Beach, malgré le mauvais temps, mais grâce aux blindés spéciaux débarqués
avec l'infanterie anglaise, l'avancée se fait presque normalement.
A Juno Beach, les récifs obligent l'arrivée à marée haute et de nombreux engins sautent sur les mines alors que l'ennemi tient les Canadiens sous un feu nourri. Les unités de débarquement ont du mal à progresser et ne sont soulagées que par l'arrivée d'autres unités venues de l'intérieur par Gold Beach.
A Sword Beach, l'infanterie anglaise se heurte à la résistance allemande retranchée sur une ligne de villas et dans le casino de Ouistreham, lequel sera pris par le Commandant
Kieffer à la tête des FFL.
Les anglais se déploient et progressent vers les ponts de l'Orne pour secourir les parachutistes.




Les 5 plages du Débarquement

Au départ il y avait un second port artificiel, à Saint-Laurent, mais détruit par la tempête, à partir du
19 Juin, il fut abandonné au profit de celui d'Arromanches qui, bien qu'endommagé,
avait mieux résisté.


ARROMANCHES : Le port et les digues au Débarquement

Dès le 7 juin l'installation du port artificiel va commencer mais
il ne sera véritablement opérationnel qu'à partir de la
fin Juin.
 

Digue de caissons avec plateformes DCA

 

Quai de débarquement et jetée flottante


La première partie de l'opération est réussie : 130 000 soldats et 22 000 parachutistes ont débarqué
ou atterri en Normandie, malheureusement 9 500 hommes ont été tués ou blessés.

Mais tous les objectifs sont loin d'être atteints.
Il faut consolider les positions et progresser.
En particulier, Caen et son aérodrome de Carpiquet sont toujours sous contrôle allemand.

Bayeux est libérée le
7 Juin
sans trop de difficultés ni dégâts.


Le
18 Juin les Alliés ont consolidé leur jonction
(
voir carte ci-dessus)

Hitler et son Etat-major, toujours persuadés que ce Débarquement n'est qu'une opération de diversion qui précède le véritable Débarquement dans le
Pas-de-Calais refusent à
Rommel les divisions Panzer nécessaires qui lui auraient peut-être permis de bloquer les Alliés. Cependant la résistance est rude.

 

Le 14 Juin, le Général
De Gaulle est à Bayeux
 

Le Général Eiseinhower
 

Le Général Montgomery

Le
27 Juin Cherbourg est prise après de durs combats mais divers forts résistent encore
et ce n'est qu'en
Août que les navires pourront utiliser le port.

En
Juillet de nombreux changements sont effectués par Hitler dans le Haut-Commandement allemand ; plusieurs Généraux se suicident. Rommel, grièvement blessé est remplacé par von Kluge.

Les Anglais et Canadiens prennent Caen et les Américains Saint-Lô,
finJuillet ; ces deux villes sont en ruines. I y a aussi des centaines de civils tués lors de cette avancée.
L'armée américaine prend Avranches et ouvre la route vers la Bretagne.

En
Août, prise d'Argentan par les Américains et débarquement allié en Provence.
Prise de Falaise par les Canadiens. L'armé américaine franchit la Seine, à Mantes.
Le Général
Leclerc, à la tête de la 2èmeDB entre dans Paris et reçoit la capitulation de von Choltitz,
le
25 Août. La reconquête est bien commencée.

 


Ci-dessus
et à droite :

ARROMANCHES actuellement
et les restes du port artificiel
(baptisé depuis "Port Winston")









Le Souvenir ...

De nombreux musées consacrés à la bataille de Normandie jalonnent la côte.

Citons particulièrement ceux de :

Arromanches (avec son cinéma circulaire),
Bénouville , Grandcamp-Maisy, Ouistreham,
Port-en-Bessin, Vierville, sans oublier
les musées-mémoriaux de Bayeux et de
Caen.

De nombreux
monuments et des cimetières
rappellent aussi le sacrifice de milliers de soldats
des troupes alliées, ainsi que les morts allemands
(qui n'étaient pas tous des nazis...)



<-- ci-contre :
Cimetière américain de Saint-Laurent (Omaha-Beach) contenant près de 10 000 tombes.
 

A lire (entre autres) :

Le Débarquement (G. Blond)
La bataille de Normandie (Gallimard)
Le Débarquement en Normandie (Découvertes Gallimard, n°202)
Arromanches et les ports artificiels (Editions Heimdal)
Les plages du débarquement (Ouest-France)

N.B. : La plupart des photos sont extraites de ces trois derniers ouvrages.
(Photo de fond "Arromanches")



En Annexe, " SOUVENIRS DU 60ème ANNIVERSAIRE ", 6 Juin 2004